Fiche : Éditorialisation collaborative d’un événement
Résumé
Dans cet article datant de 2013, Louise Merzeau interroge le déploiement d’un dispositif d’applications mobiles lors de l’édition de 2012 d’un événement, les Entretiens du nouveau monde industriel, à travers le prisme de plusieurs concepts notamment celui de l’éditorialisation.
Cette dimension archivale met en évidence le rapport entre économie contributive et redocumentarisation. Orientée alternativement sur le process et sur le content, l’éditorialisation collective a pour première finalité la production de métadonnées qui favoriseront le réemploi des contenus archivés.
Résumé des parties
Dans une première partie, l’auteure présente les huit applications composant le dispositif de la manifestation. Chacune des applications à une utilité différente : quatre sont dédiées à la production et la collecte de données et quatre autres à la gestion en live de l’événement. Les applications permettent de couvrir l’ensemble des types de ressource qui peuvent être générés comme des vidéos, des images ou encore du texte. Les seconde et troisième parties sont dédiées au positionnement du dispositif comme « environnement-support » de l’événement. C’est-à-dire que dans ce contexte le dispositif y devient une composante fondamentale à partir de laquelle les participants peuvent structurer et « redocumentariser » les informations qui circulent. Une telle architecture transforme le paradigme traditionnel où les participants ne sont plus uniquement des récepteurs mais deviennent des acteurs qui participent - ici le terme participant prend tout son sens - à une démarche heuristique d’élaboration d’un flux de connaissance au milieu d’un « univers discursif, relationnel et conceptuel ». La quatrième partie traite de la question de l’économie de l’attention car un tel dispositif comporte le risque d’un curseur positionné sur la dispersion de l’attention des participants dans ce flot d’informations continu. Pour contrecarrer cet effet, l’auteure note que le dispositif est pensé pour générer « des boucles de réflexivité » entre les applications de gestion du live et celle d’agrégation des contenus qui permettent de retourner une image du dispositif (donc une vision plus étendue de l’événement) pour lequel ils sont les acteurs. Dans la dernìere partie, Merzeau revient sur la question de l’éditorialisation énoncée au début de l’article. Il s’agit ici de concevoir l’éditorialisation comme une augmentation du pouvoir d’agir des utilisateurs par l’apprentissage de com- pétences en littératie numérique. L’auteure conclue sur une hypothèse, celle d’une éditorialisation proposant une autre vision de l’espace numérique que celle proposée par l’idéologie dominante en aménageant des « espaces communs de la mémoire et de la connaissance » plutôt qu’un espace numérique d’indexation des individus et des pages.
Mise en perspective
En 2012 / 2013 l’éditorialisation en est encore qu’à ses balbutiements. Cet article en propose une double vision : il y a tout d’abord un ensemble de dynamiques collectives qui structurent l’espace numérique, et là on se rapproche de la définition donnée par Vitali-Rosati (2016) quelques années plus tard ; ensuite, l’angle de vue de l’éditorialisation est réduit pour être centré autour de la notion de documentarisation de Zacklad (2013) et de l’organisation des connaissances. Ces deux visions sont a priori compatibles, la seconde étant une précision de la première. Toutefois, nous avons vu pendant l’École d’été (2022) que l’éditorialisation se divise aujourd’hui en différents courants à partir de la première définition. Vitali-Rosati se positionne différemment en incorporant la matérialité du numérique - et tous les contextes informationnels qui s’y rattachent - comme composante majeure de l’éditorialisation. S’opère alors un brusque changement dans la conception de l’éditorialisation qui, toutefois, ne remet pas en cause la dimension politique proposée par Merzeau. Il serait intéressant d’approfondir plus cette divergence entre les différents courants de ce concept pour repenser - à travers une boucle de réflexivité plus large - un événement tel que celui proposée dans cette publication.
Citation
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author = {Roch Delannay},
title = {Fiche : Éditorialisation collaborative d’un événement},
date = {2022-07-05},
url = {https://cailloux.en-cours-de.construction/ma-premiere-fiche.html},
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