Bienveillance des Machines

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Roch Delannay

Université Paris Nanterre

Université de Montréal

Published

July 24, 2022

2022-07-24 - Introduction

Thèse : Les technologies contemporaines induisent différentes transformations de nos subjectivités.

Auteur : Pierre Cassou-Noguès

P.9

  • syndrome technologique :
    • concerne nos pensées, nos , notre émotions, notre expérience
    • mais aussi la façon dont nous pouvons nous rapporter à elles et le statut que nous pouvons donner à notre esprit, notre “psychologie”.
    • transformation de notre forme de vie (cf. Wittgenstein au chapitre 1).

P.13

Après description des différentes parties/chapitres de l’ouvrage, PCN fait un point méthodologique sur la philo (appuie sur des fictions plutôt que des données empiriques).

2022-07-24 - Chapitre 1

  • Commence par la description de son Oncle.
    • introduction du syndrome du thermomètre : fait de se référer aux machines (outils, prothèses externes) pour affiner un ressenti/ expérience personnelle et effacer tous doutes ou angoisses liées à l’indécision.

P.22

Le syndrome du thermomètre consiste à une machine la tâche de décrypter ce qui devrait relever d’une expérience intérieure, ou en première personne, […]

P.23

Je voudrais montrer que ce déplacement de nos états d’âme qui se tranfèrent sur des machines n’est pas, ou pas seulement, une question technique: il relève plutôt d’une sorte de convention implicite, une décision collective ou, plus exactement, l’émergence d’une forme de vie, au sens de Wittgenstein.

  • forme de vie : désigne les types d’activités humaines structurées par des règles différentes = E humain-machine (Merzeaux??)

  • Vient ensuite le mythe du décodeur de cerveau :

    • déconstruction du mythe (en gros c’est du bullshit)

P.25

La véritable inquiétude que nous aurions devant un lecteur de cerveau serait que la machine découvre en nous des pensées, des pensées honteuses, que nous ne savions pas: qu’elle montre que je veux assassiner ce collègue que je prétends, que je crois affectionner, et je n’en doutais pas.

P.26

pour les neurosciences, la thèse de PCN est “que le syndrome qui leur est associé, la transformation subjective qu’elles impliquent, N,est pas une question technique mais dépend d’un contexte beaucoup plus large, où des croyances implicites, une idéologie s’associent ;a la technique: nous changeons de forme de vie, et c’est ce qui rend possible le phénomène neurosciences”.

P.29

Wiitgenstein montre que l’idée qu’un sujet connaisse sa pensée ne va pas de soi […] On pourrait supposer que le sujet ignire ses propres pensées qu’un autre connaitrait mieux que lui-même (la machine ?).

  • indétermination de notre forme de vie

P.31-32

expérience dolorimètre pour illustrer le propos (appareil qui mesure la douleur). - curiosité vis-à-vis de la machine de toussaint : si elle fonctionne nous n’en voudrions pas et pourtant, vu qu’elle ne fonctionne pas, nous sommes prêt à l’essayer (et à accorder du crédit) - Au-delà de la question technique, il y a la question sociale de l’acceptation de la technique (et de la confiance accordée à l’argument scientifique) - place du mensonge (p.35) - n’est pas le reflet de la pensée/ de l’expérience intime (p.34)

[EDIT] - 2022-07-26

P.35

Rapport à la vérité et au pouvoir à travers ces technologies. - recherche de la “vérité” grâce aux captations - relation de pouvoir : domination (question éthique).

P.36

  • La question de la folie est abordée
    • une introspection par le biais de la machine + une croyance forte dans ces données, confortée dans l’idée que la science appuie un tel résultat.
    • Question de “l’interprétation du discours” à un 1er niveau. Comment distinguer (pour le psychographe) ce qui relève du sujet de ce qui est emprunté à un tiers ?
    • Les strates de la pensée ne sont pas représentées.

P.38

La machine se trompera toujours tant que mnous croyons que le sujet détient la vérité de sa pensée (incrustabilité de la pensée). - inversement, si nous pensons que la machine fonctionne, alors le sujet ne détient plus la vérité, c’est la machine (ou l’entité qui détient la machine ? relation de pouvoir ? Quel degré de confiance et d’autorité ?)

Nivellement de la pensée par la machine = esprit plat.

  • Est-ce que ceci relève de la folie (Maurois) ?
  • L’auteur met en avant la thèse de la modification de la forme de vie.
    • voir éditorialisation sur la construction du sujet et du sens.

[EDIT] - 2022-07-28 - Chapitre 2

  • Neuromancie avant le chapitre 2

P.42

PCN fait un prallèle entre neurosciences et chiromancie (cerveau et main). Soulève la question de la croyance : une vérité fondamentale est ancrée dans notre corps, “imprimée”, et seuls des experts (prophète ??) sont en mesure de les déchiffrer.

Note : Toute la thèse du livre repose sur la question de la croyance ?

P.47

Illustration avec la campagne présidentielle de 2017 et l’algorithme Crowdpad (syndrome du thermomètre) : “D’une part, le syndrome du thermomètre me place dans une position, disons d’abord, d’assujettissement vis-à-vis de la machine, ou de celui qui la programme ou la possède : la machine m’indique pour qui je veux voter.”

P.48

“D’autre part, cette capacité, prêtée à la machine, de me montrer ma propre expérience, ou mes intentions, ou mes pensées, ne relève pas d’un fait empirique mais d’une somme de croyances ou de conventions. Comme j’ai essayé de le montrer dans le chapitre précédent, le syndrome du thermomètre est une transformation de nos usages qui suppose certes une certaine technologie mais n’en est pas le résultat. C’est le résultat d’un bouleversement idéologique qui n’est pas déterminé par la technique.”

  • Appareillage des neurosciences trop lourd pour avoir un réel impact sur notre forme de vie,
    • C’est le téléphone portable et l’analyse de nos données qui nous amènent vers une ‘pleine conscience’.
  • Ce chapitre sera dédié à la diffusion du syndrome du thermomètre grâce à l’analyse de données et à l’IA.

P.49

  • La fine fleur de la psychologie expérimentale OCEAN n’est autre que le SONCAS enseigné en commerce depuis des lustres … 6 paramètres sont apparemment suffisant pour décrire un individu (archétypes).

  • Après la chiromancie et les neurosciences c’est au tour de l’horoscope et de MoodApp (fiction d’application) -> Gestion et prévision de l’humeur par une app.

P.54

  • PCN développe un argumentaire pour démontrer en quoi le téléphone portable agit comme le thermomètre de son Oncle.
  • Rappel : le syndrome du thermomètre détermine nos contenus de pensée.
  • MoodApp analyse l’humeur alors qu’il s’agit d’une expérience à la première personne, un ressenti subjectif.
  • Machine = instrument d’introspection
  • Ce que Foucault nomme biopolitique : l’état amasse des données sur les citoyens pour asseoir son pouvoir
  • Forme de surveillance (voir Zuboff ?)
  • L’assujetissement qui donne à l’individu sa place dans une société et en fait un ‘sujet’ peut toucher les corps comme les esprits. L’état peut nous dire ce qu’il faut penser mais ile ne nous dit pas ce que nous pensons.

P.55

Suite. - Etat cherche à savoir ce que nous pensons au moyen de sondages par exemple. En revanche, le syndrome du thermomètre poussé à son terme donne à la machine, ou à celui qui la contrôle, le pouvoir de ne dicter ce que je considèrerai comme ma propre pensée. - Dépassement du panoptique de Bentham et Foucault. La société numérique n’est pas construite sur l’image d’un oeil surplombant qui voit tout et n’aurait aucun angle mort. - Hypothèse : Il ne s’agit plus de voir. La capacité du numérique réside dans l’isolement de paramètres pertinents dans les données. Et il n’y a plus besoin de surveillant. - Le terme assujetissement est trompeur : sommes-nous encore des sujets ?

P.56

Société de bienveillance en lieu et place de la société de contrôle et surveillance. (sous une autre forme)

P.57

  • Objection possible au syndrome du thermomètre : la psychanalyse, le dispositif de cure n’est-il pas une extériorité, une sorte de machine si l’on veut, qui nous révèle des contenus de pensée à mous-mêmes inconscients ?
  • Démonstration à venir de PCN que l’inconscient que découvre la psychanalyse n’est pas au même niveau que les contenus de pensée que montrent les neurosciences et l’analyse de données.
  • “Ces machines nous font l’esprit plat, elles rendent impossible la psychanalyse.”

P.59

Machine qui rêve de Chatonsky. - Pour PCN ceci est un test permettant de mesurer le degré d’atteinte du syndrome du thermomètre.

P.63

L’intelligence artificielle. Pour un cyber-panthéisme

P.65-66

résumé de la thèse et des deux premiers chapitres.

Chapitre 3

P.68

  • Désynchronisation individuelle et sociale.

P.69

Mécanisation du temps

P.70

Régulation du temps humain sur la machine

P.71

Nous cessons finalement de pouvoir former un Nous qui suppose une pluralité de sujets singuliers, des Je, pour nous fondre dans un être anonyme, un On.

P.72

La temporalité du sujet se calque sur un mouvement extérieur… : celui du numérique, infatigable, perpétuel. - le négatif de l’homme economécanique = l’homme paresseux (rompre la cadence) (valable pour la tv)

  • fin de ce paradigme avec internet = désynchronisation.

P.73

Eclatement des consciences avec Internet (économie de l’attention). La paresse n’est plus une parade. - Eclatement alors que nous sommes catégorisés selon 6 paramètres ? (OCEAN/SONCAS)

P.74

Cette démultiplication de notre temporalité représente un bouleversement fondamental de notre forme de vie. - Avec le numérique -> éclatement de soi.

  • Comment en ce cas, sous quelle forme, avec quelles imqges déterminer ce soi ?

P.75

Piste de Bachelard pour décrire la désynchronisation. (dialectique de la durée)

P.76

Usine de Post : représentation de l’esprit -> métaphore du web.

[EDIT] - 2022-07-29

P.77

  • Plusieurs strates dans le fonctionnement des usines : usine internet / usine physique (production hardware …) (stack ?)
  • Rétablissement du Moi à travers les réseaux sociaux pour le figer dans cet éclatement de la conscience sur internet.
    • Mais le sujet numérique ne se développe pas dans un flux linéaire mais dans une multiplicité.
      • tentatives / stratégies de resynchronisation pour pallier son propre éclatement. Les interfaces personnalisées répondent à ce même besoin.

P.79 Problème de l’imitation -> indentification vers un idéal du ‘Moi’ pour forger une vision commune. - explique le fait que nous visionnons tous les mêmes contenus.

P.84

Prédominance des clichés (notion introduite par Wiener)

P.85

  • Clichés = message qui ne contient plus ou peu d’informations : perd des informations à cause du bruit, des parasites (au sens de la théorie de l’information, Wiener est un contemporain de Shannon).

  • économie du cliché (meme) est analogue de celle de l’esprit.

    • condensation des sens en un endroit (le mot ?)
    • exprime une pensée complexe ou socialement inacceptable

P.87

Obessions

  • Le médium numérique nous donne accès à une bibliothèque de contenus indéfinie en ce qu’elle dépasse nos capacités de lecture.
  • clichés = message ayant la capacité de circuler sans se défaire dans le bruit.

P.89

Les clichées contiennent les obessions du réseau.

P.90

C’est seulement que le syndrome du thermomètre, ce déplacement de l’intériorité et son applatissement, nous interdisent d’analyser le sens des clichées qui circulent à travers nous.

P.95

Citation de Slavoj Zizek :

“La perspective d’une virtualisation radicale confère à l’ordinateur une position strictement équivalente à celle du Dieu de l’occasionnalisme de Malebranche […]. L’ordinateur coordonne la relation entre mon esprit et (ce que je perçois comme) le mouvement de mes membres dans la réalité virtuelle.”

P.98

Ce que le guichet automatique active n’est pas l’individu mais le ‘dividuel’.

Chapitre 4

P.100

  • Un des clichés : “If it’s free, you’re the product”.
  • Il faut plutôt considérer ces contenus gratuits, ces vidéos que nous visionnons sur Youtube, comme une partie du processus qui nous permet de nous constituer nous-mêmes en marchandise.

P.101-102

  • Le temps de cerveau disponible.

  • “Le téléspectateur participe à la production d’un objet qui a une valeur. Disons donc qu’il travaille.”

  • “Le but du chapitre 4 est de comprendre la production de valeur dans la présence du téléspectateur devant l’écran, puis celle de l’internaute […] un véritable travail, mais d’un type nouveau, ce qui permettra ensuite de réintégrer cette production dans la théorie marxienne de la valeur.”

  • Selon Jean-Philippe Toussaint, la télévision semble induire une sorte ‘d’anesthésie’ de l’esprit, qui laisse le sujet éveillé tout en lui faisant l’esprit vide, passif et sans possibilité de réaction.

  • Le travail immatériel.

P.106

  • Le travail du téléspectateur se rapproche plutôt du travail du rêve tel que le définit Freud.
  • Le travail du téléspectateur est un travail zombie : le téléspectateur travaille à se faire zombie, et la chaine de télévision vend le produit obtenu. Double travail :
    • celui des techniciens (travail immatériel)
    • celui des téléspectateurs (travail zombie)

P.108

Critique de Casili et du digital labor.

P.109

Citation de Gunther Anders - télévision - le paradoxe est que, au lieu d’être rémunéré pour son travail, le téléspectateur doit lui-même payer pour pouvoir ainsi travailler.

P.110

  • le produit est une masse (problématique de Smythe)

P.111

Première différence entre TV et numérique : - dans le numérique il n’y a pas d’instance centrale (comme TF1). Il est difficile de rattacher une production (exemple des fake news) à un de ces instances. Deuxième : - les clichés donnent un rôle prépondérant à l’image par rapport au texte, et semblent pour l’immense majorité d’entre eux entièrement dépourvus de sens idéologiques […].

[EDIT] - 2022-08-01

P.112

  • […] L’idéologie est devenue un véritable inconscient. La société numérique n’est donc pas post-idéologique : elle est pleinement idéologique.

  • Marquer une distance vis-à-vis de l’économie de l’attention (Citton = écologie de l’attention).

P.113

La notion d’attention introduit une ambiguité : la télévision ne demande pas notre attention mais au contraire de faire tomber nos défenses = temps de cerveau disponible.

P.114

L’économie de l’attention : l’attention (son coût) ne tient pas de sa rareté mais de sa production (coût).

P.115

La marchandise que vend TF1 à Coca-Cola n’est pas l’attention du téléspectateur au sens propre mais un état artificiel que la chaîne produit et dont il est toujours possible de tirer avantage.

P.116

  • Inversion du fétichisme des marchandises avec les plateformes numériques : nous avons tendance à ne voir que l’usage social et pas l’aspect marchand.
  • Cependant, une différence entre TV et numérique est que celui-ci implique plusieurs formes de travail.

P. 117

Le travail zombie accroit la désirabilité d’un objet.

P.119

  • Désir lié à la direction du regard. Si je regarde dans une direction, les autres également, de la même manière je suis le regard des autres.
  • Ajout d’une propriété désirable à un objet : c’est ça le travail zombie (à travers du temps disponible).

P.122

Du moment que la valeur ajoutée par le travailleur zombie reste supérieure à la rémunération qui lui est offerte, l’exploitation et le capitalisme peuvent parfaitement survivre à la fin du travail industriel.

Chapitre 5

P.127

  • Deux premiers chapitres sur le syndrome du thermomètre et l’esprit plat

  • Deux chapitres suivant consacrés au medium numérique en tant qu’il occupe notre loisir.

  • Le présent chapitre donne un visage à cette machine, qui dirige notre désir, dans le travail zombie, ou qui détermine notre expérience, dans le syndrome du thermomètre.

P.128

  • Le robot domestiqué ne restera peut-être qu’une fiction. Cependant il en révèle beaucoup sur notre rapport aux machines.
  • Un robot humanoïde et bienveillant.
    • N’est pas humain : juste une silhouette s’en rapprochant.
  • Le robot compagnon doit d’abord rendre l’humain heureux, le reste est secondaire (faire le ménage, baby-sitter …)
  • C-3PO est le robot qui correspondrait à ce rôle.

P.130

Développement de plusieurs exemples : robots sexuels != robots compagnons

P.131

  • Exemple : le robot sexuel n’est pas connecté à internet alors que le robot compagnon l’est. Le premier à une mémoire limité et un discours figé alors que le second peut évoluer constamment.

  • Pepper et Nao constituent les meilleurs exemples de robots compagnons pour PCN. Leur caractéristique principale est la bienveillance.

P.133

Le robot apporte une présence et ne répond à aucun besoin précis.

P.134

Le robot comme interface semble remédier à la désynchronisation dûe à Internet. Il rassemble. - [Important] Le robot bienveillant, qui ne sert à rien, permet de renverser l’image inquiétante des robots qui parsèment nos imaginaires culturels.

P.135

La vallée de l’étrange (article de Mori, 1970) : Plus le robot parait humain plus nous éprouvons d’affinité avec lui, sauf quand le robot ressemble presque à un humain mais pas entièrement, notre affinité pour lui chute brusquement. - Sensation étrange, inquiétante, chair de poule, répulsion.

Notre affinité pour le robot remonterait ensuite pour atteindre un second sommet quand le robot ne peut plus se distinguer d’un humain.

P.136

Explications différences entre les robots des usines et les robots compagnons. - usine = ni visage, ni jambe (non anthropomorphe) et réalise une tâche précise.

Pourtant nous pouvons avoir de l’affection pour certaines vieilles machines. D’après PCN, l’hypothèse de Mori ne s’applique pas aux robots industriel, sexuel ou d’amour. Parce qu’ils sont construit pour un usage précis.

P.137

À la fin de son article Mori renvoie la vallée de l’étrange à notre répulsion pour les cadavres. “Notre perception de la mort peut ainsi être représentée par un mouvement […] vers le fond de la vallée de l’étrange.”

P.139

Dénonce les robots sexuels et les conséquences qui en découlent. - On laisse de côté cet aspect pour ne traiter que celui de la firme qui a interdit les usages sexuels des robots compagnons et celui, moral, d’avoir une relation sexuelle avec un robot comme lui.

P.140

  • D’après PCN il n’y a, a priori, aucune raison valable de cette interdiction : c’est l’apparition d’une nouvelle convention morale.
  • Nous décidons que cette bienveillance que doit induire le robot ne va pas avec la sexualité.
  • Est-ce que cette convention ne modifie pas sont statut ontologique (robot) ?
    • S’il est interdit d’avoir une relation sexuelle, n’est-il pas autre chose qu’un bout de plastique ?
    • ambivalence pour caractériser un être dont, à la fois, nous savons qu’il n’a pas d’intériorité et dont pourtant notre relation à lui fait plus qu’une chose, ou un objet matériel.

P.143 - L’individualité du robot. - question de la captation des données. - insertion de la notion de “dividu” (dividualité du robot) : individu dans un système dont il n’est que le rouage (Deleuze).

La surveillance, à laquelle la machine nous soumet, est seulement un aspect de sa bienveillance. Le robot nous bienveille : il veille sur nous et nous surveille, pour notre bien.

P.145

Fable du corbeau (Poe) - exemple du robot employé à l’opposé du corbeau de Poe pour produire du bien-être.

P.146

Est-ce que les machines doivent être considérée comme un règne à part entière ? - Ici, PCN nous pose la question de l’intégration et de l’acceptation des machines dans notre réalité, chose que propose également MVR avec l’éditorialisation. C’est-à-dire que ce ne sont plus seulement des produits (modification ontologique) mais qutre chose qui nous bienveille. - Étrangeté revient : l’hypothèse de Mori se trouve validée avec les robots compagnons. Le design des robots compagnons sont maximalement non-étranges : ils sont conçus par opposition à cette notion. “Sauf que l’étrange revient dans notre cohabitation avec le robot” (par ce positionnement ontologique ambivalent). - il faut faire ressortir cette étrangeté parce qu’il ne fait aucun doute que le robot bienveillant est un instrument de surveillance.

Chapitre 6

P.155

La sensibilité synhaptique (modification de notre sensibilité). - Dépassement du panopticon de Bentam et Foucault vers un synhapticon gardé par une machine (nouveau mode de surveillance).

  • Ouverture d’autres imaginaires sur l’invisibilité.
  • La surveillance, et les façons d’y échapper, ne s’imaginent plus en termes de visibilité.

Il y est question des différents sens et de leur “fonctionnement” afin de mettre en évidence la caractéristique particulière du numérique : la non-réciprocité.

  • Je peux voir sans être vu mais je ne peux pas toucher sans être touché.

P.156

Les mouvements de l’information selon Wiener.

P.160

Introduction d’une distance spatio-temporelle dans le toucher (ça me rappelle l’invention de Morel). - Changement du rapport à l’autre qui semble partir d’un rapport à soi-même. Ou plus exactement, je mets l’autre à la place de moi-même dans un rapport à moi-même.

P.162

Il y a un morcellement du sujet et de son corps, que découpent les objets technologiques, et qui ne peut donc plus se réunir que de l’autre côté de la technologie : par les connexions qui existent entre les machines.

P.164

Question de l’invisibilité (voir sans être vu) - détache le sujet des êtres humains qui dès lors n’est plus assujetti aux conventions morales (ce n’est plus un sujet !). - en contradiction avec le roman Invisible Man de Ralph Ellison (1953) qui évoque l’invisibilité sociale. - La revendication politique revendique avant tout un devenir visible.

P.168

L’invisibilité ne donne plus la capacité d’échapper à la surveillance du pouvoir.

[EDIT] - 2022-08-07

  • La nouvelle image de l’homme-invisible est celle de celui qui ne laisse pas de trace : le hacker.
  • le vocabulaire de la trace est haptique, il relève du toucher : c’est en touchant qu’on laisse des traces (cf Ingold).
  • Il ne s’agit plus d’échapper au regard mais d’effacer ses traces.
  • En transformant les propriétés de nos sens, les technologies contemporaines ont restructuré notre imaginaire et fait basculer du côté du toucher le modèle selon lequel il faut penser la surveillance sociale et les figures de celui qui y échappe.

P.169

L’écran représente l’exact contraire de l’intuition de la tradition philosophique. La question des sens dépend des échelles global/local (comme propriété des sens) : définition de Deleuze et Guattari. - Transformation de la vision pour lui donner la localité du toucher (dans le numérique). - glissement de l’optique dans l’haptique. - conséquence de la multiplicité des flux : != de la télévision.

P.170

La thèse de l’auteur est que les technologies contemporaines ouvrent un sens nouveau : - constitué d’impressions locales. - il les reconnecte en relation à un même instant. - le sens synhaptique travaille à distance. - il possède la non-réciprocité de la vision - en opposition au panoptique de Foucault.

P.171

Ce corps percevant n’est plus limité par une peau, une enveloppe touchante-touchée, mais par une membrane touchante qui le laisse intangible.

P.172

Cette membrane technologique n’appartient pas au sujet sauf conditions d’utilisation. - lieu d’une nouvelle forme de surveillance.

P.174

Sortie du panoptique : exemple du QR Code pendant la pandémie de COVID_19 = surveillance discontinue.

P.175

Le contrôle ne passe plus par une visibilité totale. Il passe par une multitude de données, qui restent discontinues et qu’il faut seulement recouper. La surveillance n’est donc plus panoptique : elle est synhaptique.

  • Le gardien qui surveille le synhapticon n’est plus un humain mais une machine.

P.176

Cette possible absence du surveillant humain pose le problème de la subjectivité même de celui qui est surveillé.

[EDIT] - 2022-08-07 - Conclusion

P.181

  • C’est dans des fictions que j’ai cherché nos syndromes technologiques.
  • Avec le syndrome du thermomètre nos pensées ne sont plus dans notre tête mais sur l’écran d’une machine.
  • L’inconscient ne tient plus d’une ambiguïté de nos contenus de pensée : il se donne comme un autre contenu de pensée que nous ne savions pas entretenir. La machine nous montrerait un rêve que nous avons manqué comme on manque une émission de TV : nous étions absents à nous-mêmes.

P.182

  • Nouveau modèle de surveillance
  • Nouvelle relation aux machines (bienveillance = surveillance)
  • Nos syndromes technologiques nous inscrivent dans la bienveillance des machines.

P.183

Sujets et dividus

P.185

  • Fragmentation et morcellement du sujet.
  • disparition du sujet au profit du dividu

P.187

On termine sur la citation de McLuhan (Pour comprendre les média)

[EDIT] - 2022-08-13 - Plan recension

  1. Bio de l’auteur
  2. Thèse et résumé de l’ouvrage
  3. Résumé de chaque chapitre
  4. Partie critique : repartir d’une fiction (liée à l’imtimité ?)

Citation

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For attribution, please cite this work as:
Roch Delannay. (2022, July 24). Bienveillance des Machines. https://cailloux.en-cours-de.construction/bienveillance-des-machines-part1.html