Medium
Dieter, Mersch (2018). Théorie des médias : une introduction. Presses du réel.
Il y a des médias parce qu’il y a de l’altérité. Le terme « altérité » renvoie à ce qui est « autre », à un autre dont l’accès nous est refusé. Il faut alors un tiers afin d’effectuer la « médiation ». (7)
Cette négativité, qui renvoie à une opacité structurelle, met en évidence le caractère foncièrement insondable de la médialité du medium. Elle prend également une forme paradoxale : peu importe à la rigueur quelle sera la signification qu’on attribuera à ce terme – tout « médium » possède la particularité de disparaître dans son apparition et d’apparaître dans sa disparition. (264)
Nous pouvons en tirer un principe pour une « théorie négative des médias » : aucun médium ne peut communiquer sa propre médialité, parce que la forme de la communication ne saurait être elle-même communiquée – dans la communication efficace, le médium disparaît. La structure du médial bloque sa propre « médialisation » : celle-ci se montre. Tout l’effort d’une théorie négative des médias consistera donc dans une approche oblique, dans un accès indirect à la manifestation du médium à partir de ses effets, afin de témoigner de la médialité qui s’y exprime. (265)